Conférence : Les Troubles cognitifs et la maladie d’Alzheimer

Ne manquez pas la 1re conférence du Club FADOQ de Sainte-Brigitte-de-Laval, le mercredi 16 octobre, à 14 h, au Parc des Saphirs.

Vieillir avec un cerveau en santé grâce au style de vie

Au Québec, le segment de la population qui augmente le plus rapidement est celui des personnes âgées de plus de 80 ans. On vit plus vieux, mais pas nécessairement en meilleure santé.

En vieillissant, on doit souvent composer avec plusieurs types de maladies et d’incapacités. Vieillir avec un cerveau en santé est certainement la meilleure façon de gérer les changements associés au vieillissement et de profiter de la vie qui s’allonge.

1) Un style de vie promoteur de santé est la meilleure protection pour prévenir les démences

Le vieillissement cognitif est certainement aussi une source importante d’inquiétude. Heureusement, le style de vie peut jouer un rôle clé et peut favoriser un vieillissement sain, tant sur le plan physique que cognitif. En effet, de plus en plus d’études suggèrent qu’un style de vie promoteur de santé, combinant l’exercice physique, une saine alimentation, une bonne gestion des maladies chroniques, le contrôle du stress, le sommeil et les interactions sociales positives, peut aider à prévenir le déclin cognitif et maintenir un cerveau en santé en vieillissant.

En l’absence de traitement médical contre la démence, un style de vie promoteur de santé est la meilleure protection pour prévenir les démences comme la maladie d’Alzheimer.

2) Le contrôle des maladies chroniques doit venir en premier lieu

Parmi les facteurs reconnus pour prévenir le déclin cognitif associé à l’âge, le contrôle des maladies chroniques doit venir en premier lieu. Par exemple, le contrôle de la tension artérielle et du cholestérol a un impact majeur sur le vieillissement cérébral. Une tension artérielle trop élevée est dommageable pour le cœur et les vaisseaux sanguins et augmente les risques d’accident vasculaire et de dommages cérébraux. Il en va de même pour le contrôle de la glycémie. Un taux de glucose sanguin élevé peut augmenter les risques de diabète de type 2, les risques de maladies du cœur, les accidents vasculaires cérébraux et la démence.

3) Garder un poids santé est important

Maintenir un poids santé est un autre moyen important de réduire les risques de troubles cognitifs et de démence, car dans les grandes études populationnelles, l’obésité est souvent associée à un risque accru de déficits cognitifs et de démence. Une diète santé peut aider à réduire ces risques. Notamment, la diète méditerranéenne et une alimentation favorisant les fruits et légumes, notamment les légumes à feuilles vertes, peuvent aider à maintenir une bonne santé cognitive en vieillissant.

4) Il ne faut pas négliger la gestion du stress et une bonne hygiène de sommeil

Il ne faut pas négliger une bonne gestion du stress, de la santé mentale en général, ainsi qu’une bonne hygiène de sommeil. Une bonne santé sensorielle est un autre élément majeur à ne pas négliger. Il faut être à l’affût des pertes auditives ou visuelles, ne pas hésiter à consulter et corriger les déficits qui pourraient survenir. Quand on y pense, comment demander à notre cerveau de bien porter attention et mémoriser une information si elle n’est pas bien perçue ? Plus le message sera clair, plus on a de chances de s’en souvenir.

5) Être actif physiquement, cognitivement et socialement

Il faut donc être vigilant et bien attentif aux changements et aux pertes et ensuite, intervenir pro-activement pour minimiser leurs impacts. Mais on peut aussi agir et être actif pour vieillir de façon optimale, notamment en étant actif physiquement, cognitivement et socialement. En effet, plusieurs études ont permis de mettre en évidence le rôle de l’activité physique pratiquée de façon modérée à intense, plusieurs jours par semaine, pour améliorer la santé cognitive même à un âge avancé. De plus, la stimulation cognitive peut aider à maintenir de bonnes performances cognitives dans les tâches complexes de la vie de tous les jours.

Et enfin, la stimulation sociale aide à maintenir la motivation et l’engagement cognitif. Il y a donc toute une panoplie de stratégies pour maximiser ses chances de vieillir avec un cerveau en santé, autant de façons d’agir sur son vieillissement.

En conclusion

Si je ne suis pas arrivé à vous convaincre qu’on a un rôle à jouer pour bien vieillir, dites-vous que la science n’est qu’à ses débuts dans l’étude du vieillissement car c’est une science paradoxalement jeune, puisqu’il y a moins de cent ans, notre espérance de vie à la naissance était d’à peine plus de la moitié de celle d’aujourd’hui.

Si vous n’y croyez pas encore, c’est bien dommage, car des études récentes ont démontré que le seul fait d’avoir une vision positive du vieillissement était associé à de meilleures performances cognitives.

Merci au Dr Louis Bherer, neuropsychologue, directeur adjoint scientifique à la Direction de la prévention et directeur du Centre ÉPIC de l’Institut de cardiologie de Montréal, pour cet article.

Michel Després