Des éoliennes près de chez-nous

Trois parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré sont présentement en opération et trois autres le deviendront dans un avenir rapproché. Celui qui sera le plus près de Sainte-Brigitte-de-Laval fait partie des parcs Des Neiges – secteur Ouest. La mise en service est prévue en 2028 si toutes les étapes nécessaires à sa réalisation sont franchies. Il sera localisé sur la Seigneurie de Beaupré (Terres du Séminaire de Québec) comme les autres parcs. Le parc Des Neiges comprendra de 55 à 70 éoliennes pour une puissance installée de 400 MW et sera visible de la Montagne à Deux-Têtes.
Historique des projets
La firme Boralex une entreprise québécoise était à la recherche d’un endroit propice à l’installation d’éoliennes. Lors de la recherche sur cartes et en arpentant le territoire de la Côte-de-Beaupré, ils ont découvert que la puissance des vents était favorable dans cette région. La vitesse moyenne du vent est de 30 km/h (une éolienne commence à tourner à 13 km/h). De plus, il y a à proximité une ligne de transport d’électricité à haute tension.
Des panneaux délimitant le territoire indiquaient SQ. Les explorateurs de Boralex croyaient que SQ signifiaient Sécurité du Québec. C’est en les contactant qu’ils ont appris que le domaine appartenait au Séminaire de Québec.
Pour implanter un parc éolien, il faut du vent. Des mâts de mesure de vent ont été installés sur les terres du Séminaire pour s’assurer que la vitesse du vent correspondait aux besoins. Selon le gestionnaire de projet de Boralex, une diminution de 10 % de la vitesse du vent par rapport aux besoins peut rendre le projet non rentable. C’était donc très important de confirmer cette donnée avant de commencer le projet.
Les Terres du Séminaire, c’est le plus grand territoire privé au Canada. Il s’étend sur 1 600 km2 (huit fois l’Île d’Orléans) le long du fleuve Saint-Laurent avec des dimensions d’environ 80 km de long par 20 km de large. Depuis plus de 100 ans, le Séminaire pratique l’exploitation forestière. Il n’y a pas de résidence permanente sur le domaine, mais 201 clubs de chasse et pêche y sont installés.
La Seigneurie de Beaupré a été créée en 1636 par la Compagnie de la Nouvelle-France. En 1659, Mgr de Laval est arrivé à Québec et est devenu le ler évêque de Québec. Il a acquis la Seigneurie de Beaupré en 1663 dans le but de subvenir aux besoins de la communauté de prêtres qu’il a fondée. Il est également le fondateur du Séminaire de Québec. À son décès, il a fait don de tous ses biens au Séminaire de Québec.
Boralex et le gestionnaire du Séminaire de Québec ont conclu une entente pour l’installation d’éoliennes sur cet immense territoire où le vent abonde.
La grande aventure des parcs éoliens
Pour le développement des deux premières phases, Boralex et Énergir (ancien Gaz Métro) sont devenus partenaires. Ensemble, ils ont développé et construit les deux premières phases (les parcs 2, 3 et 4) dans le but de produire 340 MW avec 254 éoliennes. Selon les statistiques, cette production peut alimenter entre 76 200 à 101 600 foyers dépendant de la consommation des familles.
Parallèlement au développement des deux premières phases, Boralex a discuté avec la MRC de La Côte-de-Beaupré pour l’implantation d’un parc communautaire, composé de 10 éoliennes totalisant 24 MW.
Un parc communautaire, c’est un projet développé en collaboration avec la municipalité ou la MRC. Ils deviennent alors partenaires financiers et se répartissent les revenus proportionnellement au niveau de la participation financière. Dans le cas du Parc éolien Côte-de-Beaupré, la MRC de La Côte-de-Beaupré est partenaire à 49 % et touche la même proportion des revenus générés par le parc. Les sommes sont versées dans un Fonds de développement régional dans le but d’améliorer la qualité de vie des citoyens en soutenant des projets porteurs de développement économique et social dans une perspective de développement durable.
Les parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré représentent à ce jour l’un des plus importants regroupements de parcs éoliens au Canada. Toute l’électricité produite est vendue à Hydro-Québec.
Éoliennes et barrages électriques sont deux technologies complémentaires. On consomme plus d’électricité en hiver et c’est généralement l’hiver qu’il y a le plus de vent. Les éoliennes produisent plus et contribuent à soutenir la forte demande. L’énergie solaire, quant à elle, s’adapte moins bien à notre climat car en hiver, nos journées sont les plus courtes donc les panneaux solaires produisent moins.
Retombées économiques
La réalisation de parcs éoliens amène des retombées économiques significatives pour la région hôte. Au total, environ 1500 emplois ont été créés durant les phases de construction des parcs actuels. Selon Boralex, les projets ont engendré plus de 35 M$ de retombées économiques dans la MRC de La Côte-de-Beaupré et près de 300 M$ dans la région de la Capitale-Nationale.
Les Parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré représentent un investissement total de 1 G$.
L’entretien des parcs nécessitent l’intervention d’une trentaine d’employés à temps plein.
Le développement se poursuit
Trois autres projets de développement et d’implantation d’éoliennes sont en cours de réalisation ou en phase d’étude afin de répondre aux besoins énergétiques croissants. Cette fois, le partenariat sera composé de Boralex, Énergir et Hydro Québec.
Selon les prévisions, les trois projets seront adjacents aux parcs éoliens existants de la Seigneurie de Beaupré et produiront 400 MW chacun. Ils seront développés pour répondre adéquatement aux besoins d’Hydro-Québec pour la réalisation de son Plan d’action 2035. On parle du parc des Neiges du secteur sud (près du Mont Sainte-Anne), de celui du secteur de Charlevoix et finalement de celui du secteur ouest – le plus près de chez-nous.
Les projets éoliens Des Neiges sont une occasion de produire de l’électricité à un prix concurrentiel sur le marché québécois et de soutenir le développement de l’expertise québécoise.
La Caisse de dépôt et placement du Québec détient une partie des actions dans Énergir et Hydro-Québec est partenaire pour les phases à venir, cela signifie donc que nous sommes en partie propriétaires des parcs éoliens. La MRC de la Jacques-Cartier pourrait, si elle le désire, tout comme la MRC de la Côte-de-Beaupré devenir partenaire avec Boralex dans un projet, selon une information obtenue lors de la visite des parcs.
Caractéristiques des éoliennes
a) La taille – Être au pied d’une éolienne, c’est se sentir minuscule. Les éoliennes terrestres ont généralement un diamètre de rotor de 80 à 110 mètres et une hauteur de mât de 80 à 100 mètres. La hauteur totale s’élève de 120 à 155 mètres. Une pale pèse environ 30 tonnes.
b) Le verglas – Les éoliennes peuvent être affectées par le verglas, mais sont moins vulnérables que les pylônes électriques. Le givre accumulé sur les pales réduit leur efficacité aérodynamique, diminue la production d’électricité, augmente les vibrations et les contraintes sur la structure. Le verglas peut entraîner des arrêts préventifs et des risques de projection de glace lors du redémarrage ou du dégel. Toujours selon une information obtenue durant la visite, les éoliennes peuvent être munies d’un système de réchauffement qui permet de faire fondre le verglas. Tous les fils pour acheminer l’électricité à la centrale passent sous terre réduisant aussi les risques lors de verglas.
c) Les tornades – En cas de vents très forts ou de tornades, les éoliennes sont conçues pour s’arrêter automatiquement. Les pales s’orientent pour ne plus offrir de prise au vent. Le rotor cesse alors de tourner. Même si elles sont conçues pour résister aux vents forts et aux tornades, des vents extrêmement violents et tourbillonnants pourraient causer des dégâts importants, voire les détruire, mais il faudrait qu’ils atteignent près de 200 km/h selon les explications de la visite.
d) Complémentarité avec les barrages – Toujours selon les informations données lors de la visite des parcs éoliens actuellement en opération, Hydro-Québec achète toute la production d’électricité des parcs éoliens. Les parcs éoliens et les centrales électriques sont complémentaires. Hydro-Québec va parfois laisser baisser le niveau d’eau d’un barrage et combler la différence avec la production des éoliennes. En hiver, lorsque la demande est à son maximum, la production des parcs compensent le manque car les vents sont généralement plus présents en hiver et leur production augmente.
e) Effets négatifs – La taille gigantesque des éoliennes permet de les voir de loin. Pour certaines personnes, cela déguise le paysage. L’autre facteur à considérer c’est le bruit. Selon Boralex, l’emplacement actuel limite grandement les effets négatifs.
Recherches : Visite du parc éolien du 4 juillet 2025, site Internet Parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré