Le Lavalois a 40 ans (première partie)

En 1983, le journal Le Lavalois passait chez vous pour la première fois. Il y entrait pour vous donner des nouvelles, pour vous parler des autres, vous faire connaître des personnes intéressantes et vous inviter à participer aux grands événements. À cette époque, il était un peu timide. Il prenait peu de place mais, comme vous tous, il a grandi. Je vous raconte son histoire.

Un éclair de génie !

Le Lavalois, tel qu’il existe actuellement, est né de l’idée de Francine Vernac, alors conseillère municipale, avec l’aide de Luciana Tessolin et de Richard Amyot. Ils désiraient faire connaître le milieu aux nouveaux arrivants, à tous ceux qui avaient le goût de prendre racine et de s’impliquer. Ils croyaient également que les personnes de souche auraient tout autant plaisir à recevoir des nouvelles.

Dans le Volume 1, Numéro 1, on annonçait le début des travaux de rénovation du sous-sol de l’église pour bientôt, le festival NORD-IK avait élu sa reine : Martine Thomassin et l’épicerie de M. Adrien Girard avait été la proie des flammes.

Tout a commencé en publiant les nouvelles sur une feuille 81/2 x 14 pliée en deux. Par la suite, d’autres bénévoles se sont joints à la petite équipe de départ : Louis Martin, Lorraine Giroux, Robert Clavet et quelques autres. C’est grâce à leur ténacité et à leur implication que le premier numéro du Lavalois officiel parut en janvier 1983. Il a été conçu et réalisé, avec les moyens du bord, dans la cuisine chez Luciana. Il contenait huit pages de nouvelles du milieu.

Tape, coupe, colle, jette…

En ce temps-là, Aline Giroux, Richard Amyot et Lucille Thomassin, les bénévoles d’alors, assumaient toutes les tâches : la collecte des articles, la rédaction et la correction de ces derniers, la couverture des actualités, la recherche de commanditaires. La prise de photos et leur développement occasionnaient souvent une course folle en ville afin d’obtenir les épreuves à temps.Tout était fait à la main. Munis de ciseaux, de colle, de lettracet, de stylos-feutres, de cire d’abeille, on se lançait dans l’aventure du montage. On tapait les articles sur une vieille dactylo prêtée par la municipalité. On effectuait ensuite la mise en page. Un accroc sérieux, une faute grave et il fallait tout reprendre et ce, parfois trois ou quatre fois. La maquette de montage ressemblait à une véritable courtepointe garnie de ruban gommé.

Il fallait être un peu fou, je l’admets, pour passer de longues soirées enfermées dans un local de fortune afin de monter le Journal. À certaines périodes, il fallait avoir l’esprit d’un pionnier pour continuer, car les difficultés arrivaient de partout : manque de fonds, départ de bénévoles, locaux inadéquats, etc. Que d’heures, que de soirées passées à taper, à couper, à coller, alors que le moment fatidique de la tombée approchait.

Je dois rendre un hommage particulier à Aline Giroux (ma tante Aline) comme on l’appelait. Elle a été d’une fidélité et d’une générosité remarquables. Peu de gens auraient accepté qu’une équipe de bénévoles s’installe gratuitement dans son sous-sol pendant des années pour y produire un journal communautaire. Toujours souriante et aidante, elle nous recevait comme si on était sa propre famille. Un grand merci. Quand à Richard Amyot, il a été le meneur, celui qui avait des idées, celui qui quémandait des subventions, qui ne se gênait pas pour donner son opinion et qui savait apprécier le travail de chacun. Merci Richard.

Corps et âme…

Peu de gens réalisent toute l’implication que demande un journal communautaire pour les bénévoles. À chaque mois, une nouvelle surprise arrive à l’improviste : le montage qui n’arrive pas à l’heure à l’imprimerie, une photo égarée, un article perdu, un auteur furieux qu’on ait oublié de signer son article, une page couverture qui a bêtement glissé sous un bureau et qui manque à l’imprimeur, etc. C’est avec nostalgie qu’on se remémore ces années difficiles, un peu comme on se rappelle son adolescence. On avait bien peu de moyens à cette époque, mais la passion, l’enthousiasme et l’énergie nous portaient en avant. Et c’est cette énergie sans cesse renouvelée qui nous a permis de continuer.

Photo : Francine Vernac
Photo : Luciana Tessolin
Photo : Richard Amyot, bénévole par excellence de la fondation en 1983 jusqu’à son décès en 2012.

Rendez-vous sur le site Web du journal Le Lavalois le 1er janvier prochain pour lire la suite de cet article racontant l’histoire de votre journal local.