Un projet de complexe sportif à Sainte-Brigitte-de-Laval
Voici une nouvelle publiée sur le site de Radio Canada par les journalistes Érick Chouinard et Audrey Paris :
Des investisseurs privés souhaitent construire à leurs frais un centre sportif multifonctionnel à Sainte-Brigitte-de-Laval, dans la région de Québec, dont les coûts sont évalués à plusieurs dizaines de millions de dollars. « On n’en aurait jamais eu les moyens », dit la mairesse de Sainte-Brigitte de Laval.
Les entreprises de construction Concréa et Groupe Savard ont récemment approché les élus de la Municipalité de la couronne Nord pour leur présenter leur projet, qui inclut notamment une patinoire et deux terrains intérieurs de hockey-balle pouvant être aménagés en terrains de pickleball.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, le 17 décembre, les élus de Sainte-Brigitte-de-Laval ont voté en faveur d’une résolution autorisant la Ville à signer une lettre d’intention et d’appui au projet de complexe sportif.
Prérequis
La lettre a été rédigée à la demande des promoteurs qui voulaient s’assurer d’avoir le soutien de la Municipalité avant d’engager des sommes dans la préparation de plans et de devis.

Pour venir présenter leur projet aux citoyens, ils doivent fournir une lettre d’intention pour savoir si la Ville est d’accord. Ils ne feront pas préparer des plans inutilement si la Municipalité n’est pas d’accord pour les appuyer, a expliqué la mairesse Mme France Fortier.
Selon le conseiller du district 2, Vincent Deblois, « Le projet de complexe sportif est évalué entre 20 et 30 millions de dollars. S’il se réalise, les coûts de construction seront entièrement assumés par Concréa et Groupe Savard », a-t-il insisté.

« C’est un projet qui me tient à cœur étant donné qu’il est privé, parce qu’on s’entend que la Ville n’aurait pas les moyens de faire un aréna de 20, 25, 30 millions. Mais là, c’est une compagnie privée. La Ville ne gérera pas cet aréna-là, il n’y aura pas d’employés de la Ville qui vont y travailler non plus. C’est un aréna privé », a martelé M. Deblois.
Pas d’unanimité
Tous les membres du conseil municipal ont voté en faveur de la lettre d’appui et d’intention, à l’exception du conseiller du district 4, Mathieu Thomassin, qui a déploré avoir été mis au courant du projet la journée même du vote.
« Je ne peux pas me prononcer sur l’intention de collaborer avec une entreprise dont je n’ai pas eu le temps d’étudier le dossier ! Ce n’est pas un jugement, pas du « chialage » non plus, mais il est de mon devoir de faire mes recherches avant d’appuyer un projet d’une telle importance », a écrit M. Thomassin sur sa page Facebook.
Dans sa publication, l’élu a mentionné les risques de dépassements de coûts d’un tel projet. Il a cité en exemple celui du nouvel aréna de Sept-Îles, dont la facture est passée de 56,6 à 78,5 millions de dollars.
Bien que notre projet soit privé, rappelons qu’un promoteur reste un promoteur et cherchera à obtenir tous les avantages possibles auprès des gouvernements provincial et municipal, a fait valoir Mathieu Thomassin.
Aucun argent public
Sur le même réseau social, son collègue Vincent Deblois a tenu à lui rappeler que le projet de complexe sportif était entièrement piloté par le privé. La Municipalité de Sainte-Brigitte-de-Laval n’aura donc pas un sou à débourser, a-t-il assuré.
« C’est un projet PRIVÉ. Combien ça coûte à la Ville pour construire le complexe = ZÉRO $. Combien ça coûte à la Ville d’entretenir le complexe = ZÉRO $, combien ça coûte à la Ville en employés pour opérer le complexe = ZÉRO $. C’est un projet payé et géré par le privé et oui, un tel complexe paye des taxes commerciales à la Ville. »
En plus de générer des revenus supplémentaires dans les coffres de la Municipalité, la construction d’un complexe sportif contribuera, selon lui, à dynamiser l’économie de Sainte-Brigitte-de-Laval.
Retombées
Le complexe sportif comme celui projeté n’est pas seulement un projet standard, mais est un moteur de développement économique qui amène d’autres développements : hôtels, restaurants, commerces complémentaires, etc. Cela bénéficiera également aux commerces existants et, par le fait même, aux citoyens en enlevant une pression fiscale, a plaidé le conseiller sur Facebook.
Le centre pourrait voir le jour sur un terrain de la Municipalité situé au Parc des Saphirs, derrière le terrain de soccer. Vincent Deblois a évoqué la possibilité de conclure un bail emphytéotique qui permettrait à la Ville de reprendre le contrôle du terrain après un nombre défini d’années et de devenir propriétaire des infrastructures qui y auront été construites.